Vivre le FOOTBALL  par :

 

Yves CAUZIC

 

Moniteur Football   C. S. ST. PIERRE de NANTES

 

En : 1960

 

Le dirigeant d’équipe

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Le  dirigeant d’équipe est trop souvent considéré dans un club comme l’accompagnateur des joueurs, le porteur des maillots et du ballon, mais à mon avis ses fonctions doivent être beaucoup plus étendues et notamment il doit être avant tout un meneur d’hommes et un chef  écouté.

Récemment, René HERRMANN écrivait dans « France Football Officiel » :

« Pour être dirigeant d’équipe, il faut avoir un amour immense pour le Football, car  chacun sait que ses fonctions lui apporteront bien souvent peines et déboires ».

Le même René HERMANN poursuivait son article en précisant ceci :

« Il est important de montrer aux dirigeants d’équipe que de s’occuper de nos Pupilles, Minimes, Cadets, Juniors est certainement la meilleure façon de servir le Football. C’est là une question Vitale pour notre sport. En effet, les effectifs grossissant régulièrement, le nombre de dirigeants devra augmenter si nous ne voulons pas amorcer une crise de croissance difficile à guérir parce qu’elle aurait comme signe extérieur l’anémie de nos cadres ».

Après ce préambule, voyons ensemble les fonctions multiples du dirigeant d’équipe.

Semaine Précédant le match

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S’occuper avec soin du matériel s qui lui est confié par le club. Lavage des maillots, raccommodage s’il y a lieu. Veiller à l’état du ballon. Le soir ou le lendemain du match, le nettoyer, le dégonfler, le laisser sécher naturellement et enfin le graisser. Bien se rappeler qu’il est plus agréable pour les joueurs de commencer un match avec un ballon propre et bien entretenu. Vis-à-vis de l’arbitre et du club adverse, cela fait mieux.

S’efforcer d’avoir des contacts avec le capitaine de l’équipe, avec les joueurs, avec l’entraîneur (entraînement, réunion). Le dirigeant apprend ainsi à mieux connaître ses joueurs, leur comportement dans la vie civile.

Penser à la formation de l’équipe pour le dimanche suivant, compte tenu des blessés, des malades, des indisponibles.

Ne pas hésiter à laisser sur la touche ou faire jouer en équipe inférieure un joueur ayant eu le dimanche précédent une conduite inconvenante ou n’ayant pas suivi les consignes données.

Avant le match

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Savoir communiquer à ses joueurs sa foi en la victoire lorsque la rencontre parait dure, capitale.

Savoir modérer la trop grande confiance des joueurs lorsque le match semble à priori facile

Savoir se faire respecter des joueurs, même les joueurs pros et les internationaux disent VOUS ’  à leurs dirigeants ou entraîneur.

Veiller à l’exactitude des joueurs aux heures de rendez-vous.

Avoir des rapports courtois et empreints d’amabilité envers l’arbitre de la rencontre et les dirigeants de l’équipe adverse.

Remplir la feuille de match et remettre les licences à l’arbitre.

En liaison avec le capitaine de l’équipe, vérifier les licences de l’équipe adverse. Choisir le coté du terrain si gain du toss.

Donner enfin es dernières consignes d’avant match aux joueurs compte tenu de l’état du terrain, de l’équipe à rencontrer, des conditions atmosphériques.

 

Pendant le match

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Là, nous touchons au rôle le plus délicat du dirigeant, sur le plan sportif s’entend, car bien souvent, il doit prendre soit le sifflet, soit le drapeau de touche, et donc connaître les règles et règlements, mais combien les connaissent sur le bout du doigt.

Aussi, dès ce moment, il peut plus honnêtement s’occuper ou donner des conseils à son équipe. C’est là que doit intervenir son lieutenant ou plus exactement le capitaine de son équipe à qui il lui aura donné toutes instructions utiles avant le match.

Si par hasard, il se trouve libre durant le match qu’il reste tout de même le plus discret possible. Bien souvent il ne sert à rien de crier et de fustiger ses joueurs durant la rencontre.

Si cela est nécessaire, il peut donner des conseils, en demeurant derrière la main courante, ou, par l’entremise du capitaine de l’équipe faire changer des joueurs de position.

Qu’il se souvienne qu’observer les faits et gestes de chacun, sans rien dire sur le moment sera beaucoup plus profitable à l’ensemble, car lorsque les esprits sont reposés, alors on comprend mieux ses fautes et ses erreurs.

 

Après le match

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Faire en sorte que l’équipe ait le triomphe modeste ou accepte de bonne grâce la défaite, même si parfois cela est difficile.

Gagnant ou perdant, que les rapports avec l’arbitre et les dirigeants du clubs adverse restent cordiaux et affables. Se rappeler que les clubs sont souvent jugés sur la manière dont ils reçoivent leurs visiteurs.

Penser à la feuille de match et à la récupération des licences.

Attention aux soirs des victoires, les joueurs bien souvent ne savent plus se tenir, (boisson, langage, chansons).

Terminant en disant qu’un dirigeant doit toujours garder l’esprit jeune qu’il pense qu’il a à faire à des jeunes et qu’il mette tout en œuvre pour rester à leur portée et les comprendre.

 

Le CAPITAINE d’EQUIPE.

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Nous Avons dit en parlant du dirigeant d’équipe de quelle manière bien souvent il étai considéré. Du capitaine d’équipe il en est de Même.

Presque toujours, un joueur est capitaine d’équipe parce qu’il est le plus ancien dans le club, ou bien est bombardé capitaine parce qu’il en faut un ! Il faut bien que l’un des joueurs réponde à l’arbitre soit ‘PILE’ soit ‘FACE’ lors du toss et pousse au début de la rencontre le ‘Hip’, ‘Hip’, ‘Hourrah’, traditionnel.

A mon avis , le rôle du capitaine est beaucoup plus important au sein de l’équipe, mais  a-t-on  toujours pensé dans les comités de club ce que représente la fonction de capitaine……On se contentait de dire : ‘Il est jeune quand il sera plus vieux il fera peut être un dirigeant’. Je crois qu’en disant cela nous sommes sur la mauvaise voie et que les capitaines d’équipe devraient être considérés comme des ‘Apprentis dirigeant’ et devraient prendre part à certaines réunions des comités de club.

Maître Gilbert OLIVIER Président de la F. S. F. ne disait-il pas dernièrement dans un article paru dans les ‘JEUNES’ et intitulé ‘Jeunes et Anciens’ :

‘Si je crois à la vertu nécessaire du mélange des âges, encore faut-il que ce mélange existe réellement et dans des proportions satisfaisantes. Cette préoccupation que j’estime vitale est-elle partout comprise et partagée ? et de façon plus directe, je me demande si nous faisons partout dans nos comités et nos commissions une place suffisante à la jeunesse.

En ce qui nous concerne, je crois que ce premier pas a été fait et j’espère que, vous les capitaines d’équipe, vous comprendrez le travail que nous attendons de nous.

 

Durant la semaine précédant le match

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Nettoyer du mieux possible son équipement afin de monter à ses camarades comment doit se présenter un joueur sur le terrain.

Faire en sorte de suivre le plus régulièrement possible les entraînements et les réunions.

Parler amicalement avec son dirigeant et avec les joueurs afin de voir ce qui ne marche pas, ou ce qui pourrait être amélioré.

 

Avant le match

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Dès l’entrée sur le terrain, l’arbitre de la rencontre ne connaît plus que le capitaine de l’équipe. C’est à ses yeux, lui, le seul responsable.

Faire en sorte que son équipe reste correcte et joue dans l’esprit des lois du jeu.

Diriger de son mieux son équipe, parler à chacun comme il convient. Certains se laisse enguirlander… d’autres n’aiment pas cela, il faut ménager les susceptibilités.

De toutes manière encourager tous les joueurs, leur montrer l’exemple en se battant du début  à la fin du match, loyalement. Le sport et donc le Football est un jeu, l’adversaire n’est pas un ennemi.

Poser des réserves techniques s’il y lieu. Cela est difficile mais parfois nécessaire.

 

Après le match

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En cas de victoire, rester modeste, savourer la victoire mais demeurer discret tant que les adversaires vaincus sont là. Un autre jour vous serez perdant et ne serez peut être pas très heureux de les entendre se moquer de vous.

En cas de défaite, le silence est le meilleur remède, pour oublier l’échec. Ne pas incriminer tel ou tel joueur comme étant responsable. Cela se dit si cela doit être dit à tête reposée, lorsque les nerfs sont tombés.

Au contraire avoir une parole d’encouragement pour tous et en particulier pour le ou, les joueurs qui pensent être responsables.

Comme vous le voyez, le capitaine d’équipe, à l’image du dirigeant a ausii ses devoirs et ses obligations. Comme son dirigeant il faut donc qu’il aime passionnément son sport favori ‘Le Football’ et le club dont il défend les couleurs.

 

Rapports entre dirigeant & capitaine d’équipe

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Maintenant que nous avons bien précisé les rôles de chacun, leurs obligations, leurs devoirs, voyons un peu quelles peuvent être les rapports pouvant exister entre eux.

Ces rapports devront être cordiaux. Ne pas se buter de part et d’autre, éviter les heurts et les éclats de voix surtout devant l’équipe. Ces rapports devront être, disons même,  amicaux, malgré la différence d’âge qui parfois pourra exister.

Le dirigeant ne devra pas hésiter à consulter son capitaine d’équipe pour une décision à prendre. Le capitaine se trouvant plus près des joueurs, peut parfois  avoir une opinion  opposée mais aussi plus juste.

Le capitaine lui non plus ne devra pas avoir peur de communiquer telle ou telle chose qui pourrait soit améliorer le rendement de l’équipe soit empêcher des dissentiments.

 

En résumé, je pense que le dirigeant étant porte parole du comité du club et le capitaine le porte parole de l’équipe, ils doivent former à eux deux une équipe dans l’équipe.